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Eoliennes en forêt de Lanouée : écologique ou destructeur ?

La société "Ressources forestières" dispose de toutes les autorisations administratives pour mener à bien son projet de 17 éoliennes en forêt de Lanouée. Ecologique ou destructeur?

Par arrêté, daté du 4 février dernier, le préfet du Morbihan autorise, par dérogation « aux dispositions de l’article L.411-1 du code de l’Environnement », la « capture, destruction ou perturbation intentionnelle d’espèces protégées » ainsi que la « destruction, altération ou dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos d’espèces animales protégées. » Un arrêté dérogatoire qui n’était autre que la pièce manquante à la société « Les Moulins du Lohan », filiale de

Ressources forestières, gestionnaire de la forêt, dont le groupe Dreyfus est propriétaire, pour la construction d’un parc de 17 éoliennes au cœur de la Forêt de Lanouée, aux abords de l’axe départemental Josselin-Mohon.

Les travaux de défrichement entamés

« Nous disposons désormais de toutes les autorisations administratives nécessaires pour lancer les travaux », confie Frédéric Gosselin, en charge du suivi des projets énergies renouvelables chez Ressources Forestières, le gestionnaire du massif forestier basé sur la commune des Forges. « Nous allons donc pouvoir utiliser le gisement au-dessus de la canopée tout en respectant les normes environnementales. Des normes que l’on connaît et que l’on va suivre », rassure-t-il. Même si des opposants au projet ont porté un recours au tribunal administratif, « celui-ci est non suspensif. Il nous permet de commencer les travaux. »

Ces travaux, entamés en début de semaine, sont ceux du défrichement de 11,38 hectares de forêt, en partie visible depuis la route départementale 793, reliant Josselin à Mohon. « En réalité, en utilisant au maximum les lignes et voies d’accès existantes, nous minimiserons le défrichement. Preuve en est qu’au total, ce seront 9 à 10 hectares effectifs qui seront déboisés, explique le technicien. Une surface qui correspond à seulement 0,3 % du massif forestier qui compte aujourd’hui 3 800 hectares. » En contre-partie, en accord avec les services de l’Etat, le porteur de projet s’est engagé à replanter 12,25 hectares. « En lisière et à l’intérieur même de la forêt. Il n’y aura donc aucune perte de surface forestière. »

« Une plus-value écologique »

Le technicien va même plus loin. « Au quantitatif, il faut ajouter l’aspect qualitatif. La zone que nous défrichons est essentiellement composée de résineux. Or, nous reboiserons avec des feuillus de qualité qui permettront d’améliorer la biodiversité. Des engagements de plus-value écologique auxquels nous nous sommes engagés auprès de l’administration. » La zone défrichée, quant à elle, ne sera pas reboisée. « Tout simplement parce que la zone doit rester ouverte afin d’assurer la future maintenance du site éolien. »

« Respect des espèces protégées »

Mais qu’en est-il de l’impact sur les animaux ? Pourquoi un arrêté dérogatoire permettant la « capture, destruction ou perturbation intentionnelle d’espèces protégées » ? « Parce que du fait du déboisement, nous nous emploierons à des captures et des déplacements de la faune lorsque cela sera justifié. »

Une autorisation qui viserait, selon Ressources forestières, essentiellement les amphibiens. Pour ce faire, le gestionnaire fera appel à des structures spécialisées, et se devra de respecter scrupuleusement le calendrier établi. « Les travaux de défrichement sont par exemple autorisés jusqu’au 28 février, date du début de la période de nichage de certains oiseaux. On évitera ainsi les phénomènes d’aversion, insiste Frédéric Gosselin. Voyez comme il existe un respect considérable des espèces protégées ! »

Un scandale pour les anti-éoliens

Les anti-éoliens, quant à eux, crient au scandale. Leur sentiment de « grande satisfaction » lié à l’abandon du projet éolien à Saint-Malo-des-Trois-Fontaines aura été de courte durée... « L’arrêté préfectoral refusant le permis de construire n’étant en fait qu’un leurre, analysent les membres de Vent de Forêt, mené par Jean Elain, son président. Une entourloupe destinée à mieux faire passer la pastille de la forêt de Lanouée... »

Les membres de l’association, des riverains qui attaquent déjà en justice les trois permis de construire, le permis de défricher et l’autorisation d’exploiter du projet, accordés par la préfecture début 2014, ont déposé un nouveau recours auprès du tribunal administratif. Leur objectif, en partenariat avec Bretagne Vivante et la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de France (SPPEF) : faire annuler l’arrêté dérogatoire. « Rendez-vous compte. La demande de dérogation a été rejetée une première fois par le conseil scientifique régional du Patrimoine, puis rejetée une seconde par le conseil national de la protection de la nature. Et voilà que, finalement, le préfet du Morbihan s’assoit sur l’avis des services de l’Etat et passe en force un arrêté de dérogation autorisant la capture, la destruction et la perturbation intentionnelle de 60 espèces protégées. Des arguments qui entrent en totale contradiction avec ceux émis dans l’arrêté préfectoral de Saint-Malo-des-Trois-Fontaines. Nous sommes vraiment écœurés. »

“Une véritable catastrophe”

Leur recours, qui n’est en aucun cas suspensif, n’empêche en rien Les Moulins du Lohan, filiale de Ressources Forestières, porteuse du projet, d’entamer les travaux, notamment de défrichement. « Voilà qu’ils ont désormais toutes les autorisations nécessaires pour mutiler une forêt séculaire, qui abrite une biodiversité qui s’est patiemment construite, et porter atteinte aux nombreuses espèces faunistiques protégées que sont les chauves-souris, les insectes, les oiseaux ou encore les amphibiens. C’est une véritable catastrophe. On croit rêver ! »

Le Ploermelais

19/02/2015

Maëva Dano

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